LE BASSIN VERSANT
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Dégradation des milieux
Les milieux aquatiques du bassin versant de l’Hérault subissent de nombreuses dégradations altérant leur fonctionnement et leurs rôles.
L’artificialisation des milieux aquatiques.
Les ripisylves, malgré leur rôle écosystémique fondamental, constituent des milieux fortement impactés.
Sur certains secteurs, comme sur le fleuve Hérault dans sa partie basse, elles ont été réduites à une simple bande végétale, voire tout simplement éliminées afin de gagner en surfaces cultivables. Elles étaient aussi considérées comme des obstacles à l’écoulement des crues.
Dans certaines traversées urbaines, à proximité d’infrastructures, ou pour lutter contre l’érosion des terres agricoles, de lourds aménagements ont été entrepris au cours des cinquante dernières années. On peut citer les traversées urbaines de la Peyne à Pézenas, du Ronel à Clermont l’Hérault ou encore du ruisseau des Corbières à Aniane. Les lits de ces cours d’eau ont été complètement bétonnés.
A côté des ripisylves, les zones humides sont des milieux très sensibles en contexte méditerranéen. Ces poches d’humidité qu’elles constituent sont très utiles pour la préservation de la ressource en eau et le maintien de certaines activités, comme le pastoralisme.
Après une dégradation et disparition progressive des zones humides depuis le milieu du 20ème siècle, principalement par drainage pour mise en culture des terres, c’est aujourd’hui l’urbanisation et les infrastructures associées qui viennent à leur tour menacer ces espaces naturels humides riches et utiles.
Leur préservation et conservation devient un enjeu fort dans les démarches de planification de l’aménagement du territoire tels que les SCOT et les PLU.
Les espèces invasives
L’artificialisation ou la dégradation des ripisylves s’accompagne bien souvent d’un appauvrissement de la biodiversité et l’installation plus rapide des espèces dites invasives. En effet, certaines espèces introduites par l’homme profitent de milieux déjà dégradés pour s’implanter facilement en lieu et place des espèces endémiques.
C’est le cas de la Canne de Provence ou de la Renouée du Japon qui peuvent ainsi coloniser des surfaces importantes de berges.
Sur le bassin versant de l’Hérault de nombreuses espèces végétales dites invasives impactent les écosystèmes et les activités humaines comme la Jussie dans les milieux humides, le Lagarosiphon dans le lac du Salagou ou bien d’autres.
Du côté du règne animal, l’introduction de nombreuses espèces comme l’écrevisse américaine, la tortue de Floride ou encore la moule chinoise ont provoqué la raréfaction voire la disparition de certaines espèces locales.
Les milieux aquatiques et la raréfaction de la ressource en eau
Le bassin versant de l’Hérault subit comme la majorité des territoires méditerranéens des périodes de sécheresse de plus en plus intenses provoquant des étiages sévères.
Même si de nombreux ruisseaux sont naturellement en assecs en été, ce phénomène s’intensifie et concerne à présent des cours d’eau auparavant pérennes, comme la Thongue ou la Boyne.
L’assèchement limite fortement la vie aquatique. La baisse des débits fragilise aussi les cours d’eau dans leur capacité à recevoir les rejets des stations d’épuration dont les flux augmentent avec la population.
Sur d’autres cours d’eau, les débits sont en constante diminution, surtout sur les zones de sources, ce qui entraîne une augmentation de la température fragilisant le cycle de vie des espèces aquatiques patrimoniales comme la truite méditerranéenne ou le chabot de l’Hérault. Encore une fois, le maintien et la restauration d’une ripisylve en bon état permet de limiter cet effet des étiages sévères et de l’augmentation des températures de l’eau.
La fréquentation estivale
Le bassin versant de l’Hérault, par sa qualité des paysages est une destination touristique incontournable. Les activités de loisirs aquatiques telles que la baignade ou le canoë kayak se développent avec un pic de fréquentation important dans les gorges de l’Hérault (1000 canoës/jour).
Cette forte fréquentation intervient dans site référencé Natura 2000, comportant des habitats et des espèces patrimoniales comme la Loutre ou l’Aigle de Bonnelli.
Des initiatives se développent afin de mettre en place des zones de quiétude à fréquentation limitée, où la faune et la flore peuvent s’exprimer sans être dérangées.
Les pollutions
Les milieux aquatiques sont à la fois des vecteurs et des exutoires de certaines pollutions et déchets issus des activités humaines.
Malgré une amélioration significative de la qualité globale de l’eau, le bassin versant de l’Hérault est soumis à des pollutions ponctuelles résultantes des activités passées ou actuelles. Ainsi, certains sites miniers abandonnés continuent d’apporter une pollution métallique (plomb et zinc) dans la Crenze et la Vis.
Par ailleurs, les pesticides et plus particulièrement les herbicides sont retrouvés dans certains cours d’eau qui drainent des bassins où la viticulture est prépondérante.
Le développement grandissant des nouvelles pratiques de gestion de vignes sans herbicides doit permettre à terme de diminuer la pression des polluants chimiques sur les écosystèmes aquatiques et la ressource en eau.
Il restera néanmoins pendant quelques décennies un réservoir de résidus polluants qui s’est diffusé dans le sol et les aquifères.
Un autre fléau qui touche aussi le territoire est celui des déchets. Il s’agit d’un enjeu actuel et à venir d’importance. En effet, les cours d’eau sont des vecteurs, qui lors des crues en particulier, apportent de nombreux déchets en mer (en particulier les plastiques), dont on commence à percevoir les dégâts sur les écosystèmes marins.
Malgré une sensibilisation accrue du grand public au travers du tri sélectif ou de la mise à disposition de déchetteries, il n’est pas rare de trouver sur le bassin versant de l’Hérault des dépôts sauvages à proximité ou dans les milieux aquatiques. On peut citer en exemple une ancienne décharge remise à jour à la suite d’une crue, provoquant la dispersion de nombreux déchets.